Pourquoi les femmes sont insatisfaites et les hommes malheureux ?

« Les femmes sont, généralement, les plus insatisfaites dans la relation amoureuse.
Dans l’ensemble les hommes ne sont pas si mécontents de leur mariage, ils sont malheureux, car leur femme est mécontente d’eux. – Terry Real thérapeute avec plus de 30 ans d’expérience clinique. »

Cette phrase résonne particulièrement avec ce que j’entends dans mes accompagnements.

Les femmes sont, de plus en plus, porteuses d’insatisfactions et d’un sentiment que les choses ne fonctionnent pas dans leur mariage.

Une part de cette différence, si grande de satisfaction entre l’homme et la femme, est dûe au changement culturel, qui a commencé il y a maintenant 5 décennies, et qui impacte autant les hommes que les femmes.

L’évolution du rôle de la femme au sein de la famille, son indépendance financière, la (enfin) mise en valeur dans ses besoins et ses désirs, font que les femmes n’ont plus besoin du mariage pour survivre.

Pourtant, le fait qu’une femme peut, aujourd’hui, prospérer financièrement, sans avoir à se marier, reste un concept encore nouveau dans notre société.

La redéfinition identitaire de la femme, vient profondément secouer les fondements traditionnels du mariage et les attentes qu’elles ont de leur partenaire.

Les femmes demandent plus de leur mariage, que les mariages n’ont, historiquement, jamais pu promettre.
En souhaitant des niveaux d’intimité et de connexion à leur relation, qui sont historiquement très nouveaux.

C’est une vraie révolution dans la manière de vivre le couple.

Le problème pour les hommes, est que les femmes demandent des niveaux d’intimité émotionnelle, de vulnérabilité et de connexion, que les hommes n’ont, traditionnellement, pas été préparés à offrir.

Il y a une opposition entre la façon dont ils ont été éduqués (même si cela commence à changer petit à petit) et ce que l’on attend d’eux adultes.

Beaucoup d’hommes ont tendance à avoir des difficultés à confier leurs émotions, à communiquer clairement ce qu’ils ressentent, vont facilement se renfermer face aux conflits, ou avoir des comportements contrôlant ou dévalorisant … Et, ces comportements ne sont pas forcément causés par des déséquilibres vécus durant leur enfance ou par des parents toxiques. Mais, peuvent, simplement, être influencés par des facteurs sociologiques, appartenant à la réalité sociale dans laquelle nous vivons.

Et, c’est ce qui passe, aujourd’hui, avec les nouvelles attentes que les femmes ont envers leurs partenaires (et qu’elles sont, complètement, légitimes d’avoir).

Les femmes demandent, aujourd’hui, un niveau d’intimité émotionnel avec leur partenaire, qu’il n’a jamais été demandé, traditionnellement, aux hommes.
Ce qui amène, certains, hommes à ressentir une vraie pression, qu’ils ne savent pas forcément comment gérer.

A la différence des femmes, qui ont eu l’opportunité de redéfinir leur identité (ainsi que leurs désirs et besoins) durant les changements sociaux impulsés par les mouvements féministes. Les hommes ne sont pas passés par une redéfinition aussi grande de leur identité.

Ce qui fait que le statu quo du mariage convient encore aux hommes, mais ne convient plus aux femmes.

Les femmes demandent, aujourd’hui, une vraie connexion émotionnelle et intimité relationnelle durant toute la durée de leur mariage. Des éléments que les hommes ont beaucoup de difficultés à donner, car ils ne sont pas préparés à cela et sont loin d’en avoir les compétences personnelles.

Une situation qui peut les amener à cultiver une certaine frustration envers eux-mêmes, comme un sentiment de déception et d’impuissance vis-à-vis des insatisfactions de sa partenaire.

Mais vous me direz, comment faire ? Quelle serait la solution ?

Revenir 50 ans en arrière ? S’adapter ? Se contenter des limitations de chacun ?

À l’heure actuelle, cette situation amène à des grandes incompréhensions dans les relations hommes/femmes, qui entretient des tensions dans le couple et, parfois, coupe la communication entre les partenaires.

Les hommes ne devraient pas se sentir impuissants ou déçus d’eux-mêmes vis-à-vis de leurs difficultés à répondre aux attentes de leur femme.

Et les femmes ne devraient pas devoir se contenter de peu et en mettant de côté leurs désirs et besoins. Car les hommes, comme les femmes, sortiront gagnants de vivre une relation plus intime et qualitative.

Les solutions proposées par le thérapeute, Terry Real que j’ai présenté au début du texte* :
(*J’encourage, grandement, les thérapeutes et coachs qui me lisent, de prendre en compte ces aspects dans leur pratique)

1/ Continuer de responsabiliser les femmes, en les encourageants à continuer de valoriser leurs désirs, en leurs rappelant que ce qu’elles demandent est légitime et que leurs besoins de connexion émotionnelle est bon pour leur relation et le bien-être des deux partenaires.

2/ Rassurer les hommes, en les confortant sur leurs capacités à pouvoir rencontrer les besoins de leur femme. En les rassurant, sur le fait qu’il y a de nombreuses compétences qu’ils peuvent apprendre afin de répondre à ces nouvelles attentes. Comme, ils peuvent désapprendre des anciens comportements qui les bloquent dans ce processus d’évolution personnelle dans leurs relations amoureuses.

Ce n’est pas un processus si difficile.

« Généralement, si vous dites clairement à un homme qu’il y a des solutions, et que vous allez être de leur côtés sur ce chemin, il sera d’accord pour mettre cela en action. – Terry Real. »

Certes, c’est un défi pour les hommes, car la plupart des hommes n’ont pas été éduqués pour offrir cette profondeur émotionnelle dans leurs relations.

D’ailleurs, l’essence de la masculinité, traditionnellement, est l’invulnérabilité (notion, également, reprise du thérapeute, Terry Real).

« Plus l’homme est invulnérable, plus il est viril, plus il est vulnérable, plus il est féminin. Et, évidemment, cela est un mensonge construit de toute pièce. Les hommes sont tout aussi vulnérables que les femmes. »

Le problème est, surtout dans le fait que :

-Les hommes (comme tous les êtres humains), ne peuvent pas, continuellement, éviter ou fuir leur vulnérabilité.
-On ne peut pas être émotionnellement intime avec une autre personne et, en même temps, être invulnérable.

Les humains se connectent au travers de leurs vulnérabilités et de leurs imperfections (la célèbre Brené Brown a, de nombreuses fois, validé cela dans ses études).

Le plus grand challenge des hommes, aujourd’hui, est d’arriver à intégrer que le fait d’ouvrir son cœur à l’autre n’est pas une forme de faiblesse, mais au contraire un comportement qui augmente la qualité des liens, approfondi la connexion et renforce la relation.

Dans ce texte, j’ai croisé des enseignements du thérapeute Terry Reals, de la psychothérapeute Esther Perel et de la chercheuse en sciences humaines, Brené Brown.

J’espère que cet article apportera des compréhensions bénéfiques aux bien-être des hommes, comme des femmes.

Eva Ledemé

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