Jalousie envers les femmes enceintes
Question : « Pourquoi ressentir de la jalousie de femmes enceintes, alors que nous ne sommes pas prêts ? »
Vous savez, la jalousie peut aussi provenir d’un désir non reconnu.
Et si vous n’étiez pas prête consciemment, mais qu’une partie de vous, plus enfouie, aspirait peut-être davantage à cette maternité ?
Vous vous sentez peut-être pas prête d’un point de vue de la société, d’un point de vue carrière professionnelle, finance ou même de là où vous êtes dans votre relation.
Vous êtes aussi peut-être influencée par les envies de votre partenaire, qui, lui, en a moins envie.
Ou peut-être ce que vous enviez, ce n’est pas seulement le fait d’être enceinte, mais ce que cela symbolise : l’appartenance à un groupe (les mères), la reconnaissance que cela vous apportera, le statut, le lien que vous pourriez créer avec l’enfant.
Prenez le temps de vous demander : “Quel besoin n’a pas été entendu en vous ?”
Il y a forcément une vérité émotionnelle là-dedans. Peut-être que vous n’êtes pas prête en surface, mais ça ne veut pas dire que votre cœur n’aspire pas à autre chose.
Ce qui est important pour vous, là, maintenant, c’est de ne pas fuir cette contradiction, mais de l’accueillir et de la questionner pour en apprendre plus sur vous-même.
La jalousie n’est pas un problème : c’est un signal. Elle pointe vers un besoin, une vulnérabilité ou une vérité intérieure. Vous pouvez commencer par être simplement honnête avec vous-même sans devoir agir. Juste écoutez, écoutez ce que cela dit de vous et de vos besoins.
Enfin, si vous êtes sûre de ne pas être prête, ce n’est pas parce que vous n’êtes pas prête que vous ne pouvez pas ressentir des émotions en lien avec ce sujet de la maternité.
Pour cela, vous pouvez aussi vous interroger : quelle blessure passée cette jalousie réveille-t-elle ? Car cette jalousie peut venir d’une blessure ancienne.
Puis, on peut très bien ne pas vouloir quelque chose dans le présent, et pourtant souffrir de ne pas l’avoir. C’est souvent le cas quand on a une image idéale de la vie qu’on pensait avoir à un moment donné ou que l’on aimerait.
Vous êtes humaine, vous avez des désirs, c’est totalement normal.
Soyez curieuse de cette émotion, ne vous sentez pas coupable ou mal de ressentir cette jalousie.
Elle vous parle de quelque chose que vous devez sincèrement écouter.
Même si c’est juste un rêve, un espoir, autorisez-vous à voir ce que c’est.
Je vous propose 5 questions pour vous aider à y voir plus clair :
1/ Qu’est-ce que j’envie exactement chez cette personne ou cette situation ?
(Est-ce l’enfant, le couple, le lien avec le partenaire, la sécurité, la stabilité, le statut, l’image…).
2/ Si j’enlève la maternité comme sujet, quel besoin plus profond semble être touché ?
(Le besoin d’amour, de reconnaissance, de stabilité, de sens… Développez votre réponse.)
3/ Qu’est-ce que cette jalousie dit sur ce que je désire mais que je ne m’autorise pas encore ? (Répondez en toute transparence.)
4/ Quelles croyances ou peurs m’empêchent de m’autoriser ce désir ?
(Exemples : “Je dois d’abord réussir professionnellement”, “Je dois avoir une maison”, “Je ne veux pas pousser mon partenaire”, “Je ne pourrais pas gérer d’être mère dans ma situation actuelle”…).
5/ S’il n’y avait aucun jugement autour de moi, qu’est-ce que j’oserais admettre à propos de ce que je veux ?
Et qu’est-ce que je pourrais faire aujourd’hui pour honorer cela ?
(Cela pourrait être en parler à une amie de confiance, à votre partenaire, faire un travail sur vous pour apprendre à plus vous autoriser/vous valoriser…).
Bravo pour ce premier pas qui va encore plus vous rapprocher de vous-même.
Eva Ledemé
Consultation individuelles et thérapie de couple.
“Une approche unique avec des techniques innovantes, allant au-delà des thérapies traditionnelles.