La sexualité d’un couple est une co-création.
C’est votre intimité et c’est à vous de créer votre manière de la vivre.

Malheureusement, la société s’est immiscée dans notre manière de vivre, de voir et de juger notre sexualité.

L’hypersexualisation des médias, des films, la grande influence de la pornographie, l’érotisation de l’image corporelle des femmes, la tyrannie de la performance, l’obligation de jouissance qui a pris des proportions démesurées… Notre société a de moins en moins de tabou, mais, en échange, elle nous a rajouté des nouvelles injonctions sur notre vie sexuelle.

On pense que l’on doit vivre notre sexualité comme la norme qui nous est caricaturée dans les médias.
Et on se sent anormal, quand notre vie sexuelle ne reflète pas cette société hypersexualisée.

Mais je vais vous dire, on ne peut pas donner de règle “de bon fonctionnement” à une expérience aussi personnelle qui se vit dans l’intimité d’un couple et qui prend en compte le mélange de deux personnalités.

Une chose qui m’a beaucoup surprise dans la pratique de mon métier: j’ai eu des couples qui se sont séparés bien qu’ils étaient très actifs sexuellement, j’ai vu aussi des personnes qui étaient infidèles, bien que tout se passait bien d’un point de vue sexuelle dans leur mariage…

Pourtant, que nous partagent les médias ?
Une vision bien opposée.

Et les personnes qui viennent me voir, après avoir traversées ce type de situations, sont confuses et n’arrivent pas à comprendre pourquoi leur couple, s’est dégradé d’une telle manière. C’est compréhensible, vu l’image de la sexualité que les médias nous vendent.

Évidemment, il y a aussi des couples qui se séparent suite à une mésentente sexuelle, mais les médias ont tendance à dire que c’est la principale cause, dire que la réalité nous montre de nombreuses fois le contraire.

Dire que c’est souvent le manque d’écoute, de compréhension, d’affection (bien différente de l’acte sexuel), de prise en compte de l’autre, d’échanges sincères, d’évolution et d’actualisation du couple, qui tuent la relation.

Chaque couple a besoin d’apprendre et de réapprendre à faire l’amour avec son partenaire.

Vous avez besoin de créer votre manière de vous aimer dans l’intimité de votre sexualité.

Et c’est une co-création qui prend les préférences, l’histoire et l’identité de chaque partenaire.

S’il n’y a pas de co-création dans la sexualité que vous partagez dans votre couple, votre sexualité risque d’être influencée par des éléments externes à votre couple, vos préférences ou les désirs d’un seul des deux partenaires. Et c’est la meilleure manière, de perdre toute la magie qu’une sexualité épanouie peut apporter votre relation.

Avoir une sexualité de qualité ne passe pas par cocher des cases de performances ou techniques. Et ce n’est ni le nombre de fois que vous faites l’amour par semaine.

C’est votre capacité à continuellement apprendre à vous aimer, en ayant une sexualité unique à votre couple.

Et cette partie est beaucoup plus complexe à atteindre, car elle n’a rien à voir avec des cases que l’on coche. Car elle ne peut exister que si nous sommes dans une profonde découverte de soi et de l’autre.

Dans une sexualité, qui n’est que la continuité du bien-être qu’il y a dans votre couple (et du bien-être que vous cultivez individuellement).

Une sexualité qui respecte les saisonnalités de votre vie, de vos besoins et de votre couple.

Une sexualité qui cultive votre complicité, et qui permet à chacun de se révéler.

Une sexualité qui accueille l’autre dans tout ce qu’il est, même dans ses faiblesses.

Une sexualité où le plaisir n’est que le résultat du respect, de l’ouverture, de la sincérité et de l’amour qu’il y a dans votre couple.
Une sexualité dans la simplicité de deux êtres qui souhaitent se donner à l’autre.

Il n’y a que peu de frustrations dans une sexualité créée dans l’intimité de deux êtres qui souhaitent mutuellement cultiver une complicité profonde et un couple solide.

Un couple qui dure dans le temps, n’est pas un couple qui s’aime, mais qui choisit de continuellement apprendre à s’aimer.

Eva Ledemé