J’ai eu une personne cette semaine qui a tout pour être heureuse sur le “papier”, elle a son entreprise qu’elle a construite autour de sa passion, qui lui apporte beaucoup, beaucoup d’argent, un partenaire attentif qui la soutient et est pleinement présent pour elle.

Pourtant, elle souffre.

Elle souffre mentalement, au point d’être constamment épuisée. Chaque problème devient une montagne et la résolution d’un problème n’est que le début d’un autre. Elle n’a pas de problèmes plus gros qu’une autre personne (même si, en tant que responsable d’une entreprise, les problèmes peuvent sembler plus gros, mais ce n’est pas insurmontable).

Ce ne sont pas ses problèmes, le problème. C’est son incapacité à voir ce qui va.

On aura toujours des choses qui ne vont pas, comme des choses qui iront vraiment mal dans notre vie. Toujours, à différentes échelles.

Mais si on ne prend pas le temps, entre la résolution d’un problème et d’un autre, de profiter de toutes les belles choses que l’on a dans notre vie, on est partis pour une longue vie d’épuisement mental et de souffrance.

Notre bonheur vient moins de ce qu’on accomplit que de notre capacité à le savourer.

Je répète : Notre bonheur vient moins de ce qu’on accomplit que de notre capacité à le savourer.

Et certaines personnes ont clairement besoin d’entraîner activement leur mental à être dans la gratitude et l’appréciation, afin de sortir de cette spirale infinie de problèmes. Enfin, apprécier la vie qu’elles vivent, là, maintenant, à chaque moment présent et même durant les tempêtes de problèmes.

On peut aussi penser qu’elle a trouvé le sens de sa vie au travers de son entreprise. Mais, ici, ce sens n’est trouvé que partiellement.

Construire une entreprise autour de sa passion est porteur de sens, oui. Mais si ce sens est limité à la performance, la réussite et la reconnaissance, c’est très fragile. Car le moindre problème dans l’entreprise devient une remise en cause existentielle de la personne, qui a généralement lié son identité à l’entreprise (classique chez beaucoup d’entrepreneurs).

Viktor Frankl, qui a longuement écrit sur le sujet, disait : « Sans orientation vers un sens plus grand que soi, la réussite matérielle et affective ne suffit pas. » Frankl expliquait que le sens doit dépasser l’égo et s’ancrer dans quelque chose de plus vaste (transmission, contribution, valeurs profondes).

Enfin, une notion importante à rajouter pour les personnes qui ressentent cette perte de sens. Comme l’explique le Dr. Gabor Maté, nos souffrances peuvent aussi venir d’un conflit intérieur entre deux besoins humains fondamentaux : notre besoin d’attachement (être aimé, reconnu) et notre besoin d’authenticité (pouvoir être soi-même pleinement).

Eva Ledemé

Consultation individuelles et thérapie de couple.

“Une approche unique avec des techniques innovantes, allant au-delà des thérapies traditionnelles.