Il peut avoir de nombreuses réponses à cette question. Mais les raisons que je vois, le plus souvent, sont :

– La personne n’a pas les outils nécessaires pour gérer ses émotions difficiles*.

Elle n’a pas appris à les apaiser par elle-même et n’a pas fait évoluer sa capacité à gérer son système nerveux. On retrouve cela, facilement, chez les adultes ayant des difficultés à prendre leur position d’adulte dans leurs relations (parents, famille, travail, couple…), et chez les adultes émotionnellement immatures. *Quand je dis “la personne n’a pas les outils nécessaires”, je précise aussi qu’elle ne fait, généralement, pas les démarches pour les trouver (sachant, qu’aujourd’hui, ces informations sont disponibles partout et qu’il y a de nombreuses options pour se faire aider). Ce comportement est aussi lié au fait que la personne pense que c’est, la plupart du temps, les autres le problème. Et préfère, naturellement, cultiver un positionnement de victime (fonctionnement, généralement, créée durant l’enfance).

– Le manque de maturité émotionnelle, la personne n’arrive pas à se remettre en question et à prendre sa part de responsabilité dans des situations de conflits. Prendre sa part de responsabilité demande d’avoir une bonne confiance et estime de soi, afin d’avoir la capacité de prendre ses responsabilités sans devoir se dévaloriser ou remettre en question toute son identité.

– Elle ne voit que du négatif au conflit, dire que le conflit est un élément normal à toute relation, qui permet de mettre en avant nos limites et de valoriser nos besoins. La dispute permet de nous affirmer dans notre différence et nous aide à mieux connaître l’autre qui se dévoile en exprimant ses émotions et sa sensibilité. Le conflit permet de mettre des tensions aux claires et donne l’opportunité à chacun d’avoir les informations nécessaires pour améliorer la qualité de la relation. Par exemple, en ce qui concerne le couple, les couples en bonne santé voient le conflit comme une opportunité. Ils voient le comme un moyen de grandir ensemble et une occasion de mieux se comprendre.

Bien sûr, le conflit doit rester ponctuel et des disputes au quotidien sont très dangereuse pour le bien-être des partenaires. Enfin, je finirais par : elles n’ont pas appris à communiquer leurs ressentis. S’exprimer au travers de ses émotions, quand on n’a pas l’habitude de le faire, c’est très difficile. Je le vois, souvent, en consultations. Car, cela demande d’avoir eu des espaces où la personne a eu la possibilité de confier ses ressentis en toute confiance et sécurité. Cependant, certaines personnes n’ont, malheureusement, jamais eu cette occasion (donc, elles n’ont pas conscience que ce type d’écoute et d’attention peuvent exister pour elles).

S’ouvrir émotionnellement demande du courage, le courage d’être vulnérable aux yeux des autres. Un courage que certaines personnes peuvent mettre plus de temps à trouver. C’est une vraie force personnelle qui s’apprend et se cultive en ayant une bonne connaissance de soi et une bonne image de soi.

Quelle que soit la raison, je suis persuadée qu’on a tous la capacité d’apprendre à s’ouvrir émotionnellement et à être fière de nos émotions de joie comme de tristesse. Et de ne pas avoir honte des parts plus vulnérables de nous-même.

Autre question en lien : ” Quelle démarche adopter pour ne plus se refermer comme une huitre quand on a mal ?”

C’est quoi pour vous, vous ouvrir à l’autre ?

Quelles sont les émotions qui ressortent de cette action ?

 Quelles facettes de votre personnalité émergent ?

Que ressentirez-vous après avoir réussi à vous ouvrir plus à l’autre ?

 Ces questions vous permettent de commencer à expérimenter ce que représente, personnellement, cette ouverture pour vous.

 C’est le premier chemin pour vous encourager à vous ouvrir et à prendre confiance en vos capacités.

 Finalement, c’est juste apprendre à être un peu plus soi-même.

Eva Ledemé